Cartes postales anciennes de Rennes
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Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le jardin des plantes de la ville de Rennes, le Thabor, est totalement réaménagé dans l'ancien parc de l'évêché, par le paysagiste Denis Bühler. La réalisation des serres et de l'orangerie est confiée de 1862 à 1863 à l'architecte de la ville, un certain Jean-Baptiste Martenot.
Les serres, toutes de verre et d'acier, orientées au sud, sont formées de 3 pavillons carrés (palmerium), surmontés de balcons puis de coupoles chapeautées d'une lanterne. Ces tourelles sont séparées par des serres plus basses formant des galeries (palegonium). Deux bâtiments en pierre, vitrés sur trois côtés, encadrent les serres à l'est et à l'ouest. C'est l'orangerie aux murs décorés de bas reliefs évoquant des jardiniers et botanistes célèbres.
Les serres contenaient diverses plantes tropicales ainsi que les plants et bulbes destinés aux plantations annuelles du parc ; dans l'orangerie étaient entreposées à la saison froide les arbustes en pots, orangers, bergamottes, mandarines et autres cédrats. Le 11 juillet 1944, un bombardement américain toucha les serres, les détruisant à tout jamais. Les bâtiments de l'orangerie purent être restaurés, servant de support à de nouvelles serres plus classiques, oeuvre de Georges Lefort, encore en place aujourd'hui.
Grâce aux photos et cartes postales éditées au début du 20ème siècle par des photographes rennais, vous allez pouvoir découvrir ci-dessous les anciennes serres Martenot, telles que nos grands-parents ont pu les voir le long de la promenade du kiosque et des bassins.
plans des serres de 1862 - archives de Rennes
gros plan sur le palmerium et le palegonium - archives de Rennes
Un système roulant de stores de paille permettait d'occulter les verrières des serres afin de diminuer l'éclat du soleil en été et, au contraire, de permettre un isolant durant la saison froide. Afin de permettre une aérations, certaines vitres des verrières s'ouvraient en projection, recyclant l'air trop chaud qui s'évacuait par les lanternes des toits. Sur les deux vues suivantes, on aperçoit bien les paillassons totalement relevés puis entièrement baissés sur l'ensemble des serres.
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paillis relevés par temps gris - vitres des serres ouvertes
promenade du dimanche. beau temps, paillassons baissés sur les serres
paillassons semi baissés, seulement aux petites serres
vue sur les serres depuis la statue de la chasse de Diane
vue depuis la statue de l'enlèvement d'Eurydice
promenade du dimanche
les jardins à la française
bassins et jets d'eau
paillassons des serres complètement baissés, il fait froid
au premier plan, bâtiment Est de l'orangerie
au fond, le kiosque à musique
plante tropicale en pot devant l'orangerie Ouest
déplacement des orangers en pots - les chevaux sont devenus chevaux-vapeur aujourd'hui
l'allée des serres conduit à la sortie place Saint-Melaine
orangerie, gros plan sur les médaillons entre les arcades des portes
Jussieu
Le Nôtre
la Quintinie
Linne
Après guerre, les nouvelles serres de Georges Lefort, intégrées aux pavillons de l'orangerie
l'ensemble des serres aujourd'hui
... et la couleur fut !
L'orangerie est devenue un espace d'accueil pour des expositions de peinture, photographie, sculpture, mosaïque, arts nouveaux, ou autres, sur un espace de 85 m². On peut rencontrer les artistes et parler avec eux. C'est là une belle mise en valeur d'un espace qui a heureusement en partie résisté aux bombes alliées. Bombardements à haute altitude, souvent hélas très approximatifs et tombant sur des objectifs sans aucun intérêt stratégique. Pensons au vieux quartier Saint-Germain, au cimetière du Nord, à la rue Nantaise, à la Croix de la Mission, au boulevard Volney, à la rue de Brest ou à la rue de la Pompe, quartier Saint-Martin pour ne parler que de Rennes.
Jean-Baptiste Martenot (1828 - 1906)
fut ingénieur en chef de la ville de Rennes pendant 37 ans.
On lui doit la construction de nombreux bâtiments publics ou privés : :
palais du commerce, beffroi de l'hôtel de ville, lycée Emile Zola,
halles de la place des Lices, imprimerie Oberthur
caisse d'épargne, école de médecine, faculté de sciences,
église Saint-Aubin en Notre Dame place sainte-Anne,
et, dans l'enceinte du Thabor, en plus des serres,
le kiosque à musique et la volière.
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.Philippe Saint-Marc
passeur de mémoire
conservation du patrimoine rennais
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